jeudi 4 novembre 2010

II La polémique révélatrice sur les conditions d’achat du site par la ville

Il y a quelques semaines, j’ai osé affirmer publiquement que le site avait été acheté par la ville à un prix bien supérieur à ce qui s’est fait ailleurs.

Que n’avais-je pas dit ! Une fois de plus, une fois encore, le Maire qui ne supporte ni la critique, ni la contradiction s’est livré à une véritable diatribe à mon égard en Conseil Municipal, contestant cette affirmation, exhibant un document de GIAT présentant les prix et les surfaces vendues par GIAT pour tous ses sites, demandant à sa majorité : « Vous voulez que je vous donne quelques précisions comme ça ! Vous les voulez les détails […] je vais vous en donner ! »… sa majorité toute excitée criant »oui !oui !! » comme dans les jeux du cirque.
Le maire lut donc le document en question.
Seulement voilà…
D’abord j’ai écrit au Maire pour obtenir ce document dont il avait dit en Conseil Municipal qu’il avait « bien évidement l’autorisation de Giat industrie » pour le lire. Refus.
Ensuite, j’ai écrit à la Direction de GIAT pour l’obtenir. GIAT m’a récemment envoyé le dit document.
Ce document peut donc être étudié tout comme le compte rendu du Conseil Municipal du 20 septembre dernier dans lequel on peut lire :

« Concernant l’acquisition de la ville de Tarbes, qu’il s’agisse des terrains ou des bâtiments (90 000 m2 de bâtiments et 20 hectares de terrains), que ce soit en prix global ou en prix au mètre carré, nous sommes en dessous de toutes les autres cessions et de loin.
                                                                                           
-Sagem : 8.9 ha pour 2.8 M€
-Vallourec : 2.5 ha pour 1.2 M€
-Tarbes : 23 ha pour 3.8 M€
-Bourges : 13.3 ha pour 3  M€
-Cusset : 6 ha pour 2.6 M€
-Satory : 9.8 ha pour 8.265 M€
-Roanne : 17 ha pour 6.177 M€
-Saint Chamond : 29 ha pour 7 M€
-Saint Etienne : 18 ha pour 6 M€
-Toulouse : 26 ha pour 278 M€ »

Mais avait-il ajouté quasi honnête «bon, bien sur, c’est Toulouse ».
Le problème, c’est que j’ai demandé au Maire de Toulouse le prix et ce n’est pas 278 Millions mais… 26.7 Millions !!! Chiffre confirmé par le document transmis par GIAT.
Vous parlez d’une différence….
Dans ces conditions, la première des choses que l’on puisse faire c’est de mettre sérieusement en doute la véracité des chiffres donnés par le Maire et, en tout cas, sa manière de les lire.

Mais comme nous n’avons pas l’habitude de nous contenter d’un seul point de vue nous avons aussi souhaiter contacter les mairies concernées qui sont presque toutes de Gauche afin d’obtenir de plus amples renseignements!!
Et que constate-t-on ? Eh bien, tout naturellement, que les chiffres on peut, leur faire dire ce qu’on veut, avec plus ou moins d’honnêteté.


            A- le Maire n’a pas tout dit !!

 D’abord que le Maire n’a pas tout dit !! Par exemple, il ne parle pas du Mans par exemple. Or au Mans, renseignements pris auprès de la municipalité, nous savons que la ville a, entre autre, acheté 30 hectares (soit 7 de plus qu’à Tarbes) pour… 2.6 millions d’€ soit 1.2 millions d’€ de moins qu’à Tarbes !! Ça fait au mètre carré, la moitié du prix tarbais ! Le Maire a même menti quand il a annoncé que la ville de Tarbes avait acheté 23 ha pour 3.8M d'€! La ville de Tarbes n'a en réalité acheté que 20 hectares pour 3.8 M d'€ à Giat, les 23 ha cités par le Maire correspondent à la somme des hectares achetés à Giat et à Vallourec.

            B- comparaison n’est pas raison

Ensuite que comparaison n’est pas raison si on s’en tient aux chiffres : car ces ventes ne représentent pas du tout les mêmes situations. En particulier quand on évoque la très délicate question de la dépollution : comment comparer la situation de Tarbes qui n’a quasiment rien obtenu de GIAT en matière de dépollution avec :

            - Le Mans où le site a été dépollué avant cession et où on peut y faire toute reconversion, y compris de l’habitat (ce qui n’est pas le cas à Tarbes !)

            - Cusset où le vendeur reste responsable à l’égard des tiers des dommages qui pouvaient être occasionnés en cas de dommages liés à la pollution du site et où un comité ad’ hoc « dépollution » réunissant l’Etat, GIAT et la ville a été mis en place ?

- Toulouse, où le vendeur s’est engagé à :

Réaliser une étude de type démarche d’Analyse des Risques Résiduels
Rembourser à l’acquéreur des sommes engagées par ce dernier pour la remise en état préconisée
A accepté une clause de revoyure en cas de découverte de pollutions postérieurement à la vente.

Et ce qui est vrai pour la dépollution, l’est aussi pour la démolition des bâtiments !

Enfin, comparaison n’est pas raison et on le voit bien, si, au lieu de rester obsédé par le prix de vente, on met celui-ci en rapport avec le marché local du foncier industriel.
De ce point de vue, comment comparer Tarbes qui achète à 19 euros le m2 quand la région Midi-Pyrénées, valide un prix de 20 euros le m2 pour les zones d’activités tarbaises et Toulouse qui achète à 95 euros le m2 mais où les prix du terrain « à aménager » vont de 40 euros le m2 à 150 euros le m2 pour l’habitat !!

Pour clore ce débat sur le prix d’achat du site ni dépollué ni démoli du site de Tarbes et pour montrer que l’achat ne fut pas « la bonne affaire » que l’on dit à la mairie, on peut prendre un dernier exemple : l’Arsenal de Brest. Evidement, soyons honnête : cet arsenal de Brest n’appartenait pas à GIAT ! Mais c’est juste pour vous dire : comparaison n’est pas raison…

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