jeudi 4 novembre 2010

III La comparaison avec la ville de Brest


La ville de Brest a connu une configuration quasi identique à celle de Tarbes suite à une restructuration des installations militaires (16 hectares situés en plein centre ville terrains et bâtiments militaires), appartenant au Ministère de la Défense. Nous avons donc souhaité comparer les deux projets et leurs coûts.
           


A-    Brest : un coût d’achat bien inférieur : 19 euros /m2 contre 14.6 à Brest !

A Brest, le site de 15,3 hectares a été acheté par la Communauté Urbaine Brest Métropole Océane (BMO) pour un montant de 2.2 millions d’euros soit 14.6 euros le m2.  Ce prix inclue la dépollution du site par l’Etat, dépollution qui permet un changement de nature du site dans certaines zones choisies par BMO.
Le projet d’aménagement du site a été inscrit au Contrat de projet Etat-Région et a ainsi pu bénéficier de nombreux financements : de l’Europe, de l’Etat, du Conseil Régional de Bretagne, Du Conseil Général du Finistère et de Brest Métropole Océane.

A Tarbes, la ville a acheté 20 hectares pour un coût de 3.8 millions d’euros soit 19 euros le m2, auxquels il convient d’ajouter 400 000 euros d’intérêts pour paiement différé. Cette somme n’intègre pas la dépollution du site en vue d’un changement de nature d’utilisation. L’Etat n’a pris à sa charge que la dépollution en vue d’un usage industriel, contrairement à l’accord conclu à Brest. Il n’y a eu aucun financement extérieur pour l’aménagement du site.


B-    Brest : une gestion transparente de la dépollution

Concernant la dépollution, à Brest, un diagnostic approfondi a été réalisé par l’Etat et a permis d’établir une interprétation de l’état des milieux et un plan de gestion (comme l’impose une circulaire du 8 février 2007). Un arrêté ministériel est également venu formaliser les dépollutions à entreprendre. La responsabilité de l’Etat en matière de dépollution sur ce site est engagée sur 13 ans.
A Brest, l’Etat a réalisé les travaux de dépollution en prenant en compte le projet d’aménagement de l’acquéreur qui prévoyait dans certaines zones un changement dans la nature d’utilisation du site (habitat…).

A Tarbes, l’Etat n’a effectué qu’une dépollution en vue d’une continuité dans la nature d’utilisation du site. Aucun plan de gestion n’a été réalisé, il n’existe pas non plus d’arrêté ministériel. Les études concernant la pollution du site existent mais malgré nos demandes répétées, nous n’y avons jamais eu accès. C’est l’opacité la plus complète alors même que le problème de la pollution devrait être traité avec la plus grande transparence ! Pourquoi ne pas avoir imposé à l’Etat, comme ce fut le cas à Brest, une dépollution beaucoup plus approfondie ?


 C- Brest : une méthode et des choix cohérents

Si Brest Métropole Océane a pu conclure un tel protocole avec l’Etat c’est parce que  son projet d’aménagement du site a, dès le début fait l’objet d’un plan guide définissant l’usage futur du sol et des bâtiments approuvé par les élus communautaires. BMO a ainsi lancé une procédure de zone d’aménagement concerté afin de comparer plusieurs projets et de désigner un opérateur en charge de l’aménagement du site. Une ZAC a également été créé.
BMO a eu une approche globale du site et a su  mettre en valeur une mémoire collective dans un souci d’intégration harmonieuse avec les quartiers alentours, le tout dans une logique de développement durable.  BMO a mené un projet cohérent et ambitieux, 30 000 m2 consacrés aux activités tertiaires (commerces, équipements publics et culturels), 41 000 m2 dédiés à l’habitat (logements sociaux et logements à coût maîtrisé). Au total plus de 1000 emplois seront créés sur le site.

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